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Julien PIERRE (TBS 2019) - Verdir le sport
Julien, ancien rugbyman professionnel, a lancé une campagne de sensibilisation pour un sport plus écologique en collaboration avec l'Ademe.
Rugbyman pendant dix-sept ans Avec son 1,97 mètre et sa carrure de char Leclerc, Julien Pierre a vécu dix-sept ans d'une solide carrière de joueur de rugby professionnel. Passé dans les clubs de La Rochelle, de Bourgoin-Jallieu, de l'AS Montferrand avant de devenir capitaine de la section paloise, il a notamment disputé 27 matchs dans les rangs de l'équipe de France, avec un Grand Chelem en 2010 au Tournoi des Six Nations. S'il affirme aujourd'hui avoir eu son lot de coups et bosses, il n'a pas étanché sa soif d'engagement. Assez naturellement, il revient donc aux sensibilités de son enfance et se tourne vers un combat pour la préservation de l'environnement. D'autant qu'un voyage à Sumatra en 2009, où il a pu observer des forêts et des mangroves dévastées par la main de l'homme, lui a laissé entrevoir l'urgence d'agir.
Une douche le temps d'une chanson Dernièrement, il a lancé avec l'Ademe (Agence de la transition écologique) une vaste campagne de sensibilisation à destination des clubs et événements sportifs. L'idée est de leur faire adopter dix actions simples, pour rendre les pratiques sportives plus vertes. Parmi elles, prendre une douche au vestiaire sans dépasser le temps d'une chanson, nommer un responsable des engagements environnementaux dans les clubs, ou encore organiser une journée d'échange de matériel d'occasion en début de saison... Non sans partager chaque geste sur les réseaux sociaux. « Une Coupe du monde de football produit deux millions de tonnes de gaz à effet de serre », dénonce Julien Pierre, en citant les chiffres de la Fifa, et selon l'Ademe, une simple manifestation sportive de 5.000 personnes génère 2,5 tonnes de déchets. Le sport est un puissant vecteur de changement des mentalités. La campagne peut aider à infléchir les comportements de chacun.
Un label vert Julien Pierre n'en est pas à son coup d'essai. Après sa carrière de rugbyman, il a suivi, à 38 ans, le master dédié à la reconversion des sportifs dans notre École. C'est là qu'il a réfléchi à la création d'un label pour un sport plus écolo, en collaboration avec l'Ademe. Ainsi est né Fair Play For Planet fin 2020. Destiné aux clubs et événements sportifs, ce label vert peut être attribué après un scrupuleux audit, mené par des experts que certifie le Comité français d'accréditation (Cofrac). Une dizaine de clubs, dont l'Olympique Lyonnais et la Ligue nationale de rugby, sont déjà passés sous leurs fourches caudines.
Au secours du panda du Népal En réalité, Julien Pierre n'avait pas tout à fait attendu d'avoir quitté la mêlée pour entreprendre. En 2012 déjà, il a créé avec le Parc animalier d'Auvergne la Passerelle Conservation, un fonds de dotation destiné à la sauvegarde des espèces menacées. Le panda roux du Népal, le gibon à mains blanches ou encore le tatou géant du Brésil peuvent remercier l'ancien pilier de rugby. « L'an dernier, nous avons débloqué 130.000 euros », précise-t-il. Julien Bonnaire, un ancien camarade de mêlée, n'est guère surpris des engagements de son coéquipier. Amusé, il salue les progrès que ce dernier a réalisés pour s'exprimer en public. « Lorsque nous avons fait connaissance il y a une quinzaine d'années, c'était un vrai taiseux, se souvient-il. Mais l'essentiel à retenir de lui est que c'est un homme sur lequel on peut compter en toutes circonstances. » Cela tombe bien. L'environnement et les animaux sauvages n'en demandent pas davantage. |
Article publié dans Les Echos et écrit par Henri de Lestapis |
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