Lisa SINARDET (TBS 2017) - Fablab Manager, elle encourage l'intrapreneuriat.
Au sein des fablabs, les salariés peuvent s'initier à l'intrapreneuriat (entreprendre dans l'entreprise)
et être leur propre manager.
Comment as-tu découvert les fablabs* ?
Je m'appelle Lisa Sinardet, j'ai intégré Toulouse Business School en 2017 pour suivre le MS en Management de l'Innovation et de la Technologie. J'ai une première formation en tant que responsable en unité de production et projets industriels.
J'ai commencé à utiliser les fablabs à l'époque où j'étais en alternance et je devais prototyper un drone. J'ai tout de suite adoré l'esprit de ces lieux.
Tous les employés d'une entreprise peuvent utiliser cet espace pour matérialiser leurs idées. Des logiciels, des outils et des machines (imprimante 3D, découpe laser, casque réalité virtuelle…) y sont à disposition. Les projets sont maquettés en équipe afin d'en étudier la faisabilité pratique et d'en anticiper les éventuelles difficultés, ce qui permet un gain de temps et de coût considérable lors de la production industrielle. Au final, des produits d'avenir peuvent naître dans des fablabs.
Comment as-tu su que tu voulais devenir fablab manager ?
En 2017, j'ai eu un mémoire professionnel à écrire pour valider mon mastère spécialisé. Je n'avais pas beaucoup d'idée au départ mais en discutant avec mes professeurs, j'ai cherché ce qui me passionnait. Et au delà de chercher un sujet intéressant, je voulais trouver un sujet qui soit une vrai plus-value dans ma recherche de travail. Je sais que d'habitude le sujet du mémoire est en lien avec le poste qu'on trouve mais moi j'ai réfléchi différemment. D'abord le sujet du mémoire, puis le poste.
En me remémorant mes expériences liées à l'innovation, mon sujet était tout trouvé, je voulais savoir pourquoi des innovations émergeaient plus facilement de ces lieux que des bureaux d'études dans lesquels j'étais passée. C'était le début des fablabs en entreprise, il y avait très peu d'informations et de recherches autour de ce sujet. J'ai trouvé une petite dizaine d'entreprises qui utilisaient ce type de laboratoires pour innover et ai fait la connaissance de Cédric Balty et Dominique Cachenaut, à la direction de l'innovation à Thales Alenia Space, qui avaient pour projet de monter ce type de lieu.
Ton mémoire t'a-t-il ouvert les portes de ton premier poste ?
Oui, totalement! Au cours de la rédaction de mon mémoire, Thales Alenia Space ouvrait son premier fablab (juillet 2017) et l'entreprise recherchait une personne pour le gérer. En travaillant sur ce sujet, je suis en quelque sorte devenue une experte avec le profil correspondant au besoin de l'entreprise et au cours d'une interview pour mon mémoire, j'ai passé un entretien plus ou moins informel pour le poste. J'ai rejoint Thales Alenia Space en tant que fablab manager coordinator cette année-là, après y avoir fait un stage.
Et en 2019, j'ai été nommée fablab network manager. Aujourd'hui, ces laboratoires de fabrication existent sur nos sites de Toulouse, Cannes et Rome.
Qu'est-ce qu'un fablab finalement ?
Au sein des fablabs, les salariés peuvent s'initier à l'intrapreneuriat (entreprendre dans l'entreprise) et être leur propre manager. Ils prennent entièrement en charge la gestion et le développement de leur projet. Ils apprennent par exemple à utiliser un logiciel pour concevoir un objet ou un nouveau langage informatique afin de réaliser un petit système. Finalement, les compétences qu'ils développent au sein de cet espace peuvent leur être utiles dans leur travail.
Un doctorant en radiofréquence, un opérateur en usinage, un agent comptable, un chef de projet… Ces laboratoires regroupent différents profils et disciplines. On y observe une sorte de système de troc de connaissances : je vous aide sur ce point, vous m'en apprenez un autre. C'est efficace pour briser les silos de l'entreprise !
Quel est ton rôle au quotidien ?
Au quotidien, je m'occupe de la gestion des lieux, des équipes de fablab managers, de l'animation, la communication et la médiation auprès des employés. Ma principale mission consiste à encourager l'intrapreneuriat d'employés motivés qui souhaiteraient développer ce type d'espace au sein de leur établissement. J'accompagne les sites de Thales Alenia Space qui le souhaitent à la création de leur fablab, de l'idée à l'ouverture. Tous ces fablabs fonctionnent en réseau et représentent une communauté à même d'échanger ses savoir-faire et de travailler sur des projets communs.
La principale difficulté de cet emploi réside dans la transformation de la culture d'entreprise. Dès lors que l'on implante de nouveaux concepts et méthodes, il faut accepter qu'ils ne se mettent pas en place du jour au lendemain. Un temps d'adaptation des employés et des organisations est nécessaire, on fait beaucoup de pédagogie !
Cela demande une compréhension totale du fonctionnement de l'entreprise, pas simple quand on est une jeune femme qui arrive avec ses nouvelles idées dans une organisation déjà bien rodée. Mais c'est aussi un avantage pour moi, libre de tout schéma de pensée et de fonctionnement, je ne m'arrête pas quand d'autres pensent que c'est impossible. L'autre difficulté au vu des priorités opérationnelles, c'est de faire fonctionner cette démarche sur du participatif et du bénévolat.
De manière générale, je suis très fière de rendre accessible l'innovation à tous les employés. Lorsque j'ai intégré le monde de l'innovation, je l'ai trouvé très scientifique, élitiste et peu accessible, ce qui m'a donné envie de le vulgariser. L'accompagnement me plaît particulièrement dans ce métier. Tout le monde peut être créatif avec un peu de stimulation !
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