News
Nathalie LADRIÈRE (TBS 2007) - Comprendre le stress
Les sens sont en alerte, les pupilles se dilatent pour augmenter la vision utile pour identifier les dangers mais aussi les ressources à portée de mains, les poils se dressent pour permettre une plus grande sensibilité au toucher |
Le stress est une réaction biologiques à un contexte ou un évènement. C’est l’axe hypothalamo-pituito-surrénalien (HPS) qui s’active à cette occasion. Cet axe correspond, dans un premier temps, à l’activation de l’hypothalamus (impliquée dans de nombreuses fonctions de l’organisme au travers du système nerveux et hormonale, comme la température du corps, le cycle du sommeil ...), qui va envoyer des messagers chimiques à la glande pituitaire appelée également hypophyse (dont le rôle est hormonal, c’est elle qui sécrète par exemple l’hormone de croissance), qui va elle-même envoyer un messager chimique au travers de la circulation sanguine, aux glandes surrénales qui vont sécréter, en réponse au stress, l’adrénaline et le cortisol, qui vont permettre de répondre au stress; parfois pas de façon très adaptée comme nous le verrons dans un autre article. Le cortisol de façon ordinaire doit se trouver au niveau basal, c’est-à-dire à un niveau qui correspond à un fonctionnement normal de l’organisme; il passe à un niveau réactif quand un agent stresseur (physique ou psychologique, réel ou ressenti) va nécessiter une réaction face à une situation sortant de l’ordinaire. En ayant une sur-activation des glandes surrénales et donc du cortisol, cela a l’intérêt de permettre au corps d’obtenir plus d’énergie pour répondre à la situation extraordinaire. La réponse automatique à avoir face à un danger imminent étant la fuite ou le combat, et donc pas conséquent la nécessité d’un apport d’énergie aux parties du corps qui en ont besoin (les bras et les jambes). C’est extrêmement utile lorsqu’un danger physique se rapproche, cela l’est moins quand il s’agit de faire face à un auditoire de 300 personnes. C’est là que se fait sentir la différence entre un agent stresseur réel ou ressenti, car quand bien même l’auditoire de 300 personnes peut impressionner, le risque que l’intégrité physique du présentateur soit en danger est nulle en général !
Mais alors pourquoi une telle réaction si techniquement nous ne sommes pas en réel danger ? En fait, notre système n’a que peu évolué entre l’homme de Cro-Magnon qui faisait face à des risques importants concernant son intégrité physique (comme par exemple un mammouth qui charge), et les risques que l’homme moderne vit de nos jours. La société a évolué trop vite pour que notre système puisse s’adapter à nos besoins, ainsi un entretien, un examen ou une prise de parole, peut être perçu par notre système de la même manière que si c’était un animal préhistorique qui fonçait sur nous. Au niveau du système nerveux c’est la branche sympathique qui s’active, avec une myriade d’adaptations pour répondre à cette urgence. Ainsi, le système cardiovasculaire s’adapte pour accroître les battements cardiaques et amener plus de sang vers vos muscles des bras et des jambes, nécessaires pour combattre le mammouth qui charge. La respiration se modifie pour augmenter le débit de l’air et mieux oxygéner le sang. Les sens sont en alerte, les pupilles se dilatent pour augmenter la vision utile pour identifier les dangers mais aussi les ressources à portée de mains, les poils se dressent pour permettre une plus grande sensibilité au toucher. L’endorphine (un analgésique naturel) dont le rôle est d’endormir la douleur, utile en cas de blessure sur le terrain d’attaque, se libère. Les vaisseaux sanguins se resserrent, ce qui réduit le risque de perte de sang en cas de blessure. On n’imagine rarement tous les trésors de régulation que notre corps possède, même si encore une fois cela était très bien adapté pour nos lointains ancêtres et nettement moins pour nous aujourd’hui ! A contrario, tout ce qui ne répond pas à l’urgence vitale est mis en stand-by. En effet, face à un mammouth ce n’est pas le moment de dormir, de digérer ou d’aller vider sa vessie ou autre, ni même de s’occuper de son système immunitaire. Il sera bien temps, une fois sortie de cette galère, de remettre le processus en marche. Et c’est bien là le souci, les agents stresseurs sont de plus en plus courants du fait de notre mode de vie, ce qui génère un stress régulier, qui devient chronique avec des impacts sur le corps quasi permanents… et sur les compétences cognitives (mémoire, attention …) mais ça c’est pour un prochain article. A suivre … |
Nathalie est spécialiste de la gestion du stress et des troubles associés. Si vous avez raté ses précédents articles sur l'intelligence émotionnelle et la mémoire, vous pouvez les retrouver dans l'espace communauté de l'actualité. |
Nathalie, TBS 2007, est aussi accompagnatrice en ressources humaines pour l'espace entraide |
Aucun commentaire
Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.