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Du projet lycéen à l'entreprise... Découvrez le témoignage de Mikhael TORDJMAN (TBS 2023)
Mikhael TORDJMAN (TBS 2023), dirige depuis quatre ans une marketplace de sneakers rares en édition limitée. Découvrez son témoignage !
"Tout a commencé en mars 2017, l'année de mon bac dans un lycée de Nice. Souhaitant entreprendre un projet sur mon temps libre et étant passionné de sneakers, j'ai décidé avec un ami de créer un compte Instagram sur lequel je postais des annonces de revente de baskets : Limited Resell.
Etant nous-mêmes des collectionneurs, nous savions quels types d'offres cibler pour que les annonces puissent plaire à nos premiers followers. Initialement, l'idée n'était pas de créer un business autour de ça. Je souhaitais simplement combiner mon envie d'entreprendre avec ma passion pour les sneakers.
J'étais donc initialement parti pour devenir en gros « Le Bon Coin » des baskets. Voyant qu'une dizaine de personnes étaient parvenus à vendre grâce à notre compte Instagram, j'ai commencé à me dévouer totalement à ce projet, quitte à le faire passer avant mes études. Je profitais par exemple des cours pour gérer les publications et story du compte.
Loin d'être le meilleur à l'école, mon projet ne m'a pas facilité la tâche. J'éprouvais de plus en plus de difficultés à obtenir la moyenne aux examens demandés pour valider l'année. Quelques mois plus tard et avec un travail acharné, j'ai malgré tout obtenu mon bac scientifique en juin 2017. Nous avions alors près de 8.000 abonnés.
Souhaitant absolument faire croître la boite, j'ai ensuite décidé d'intégrer un DUT en gestion des entreprises et des administrations à Nice. Mon ami a lui décidé d'arrêter le projet pour se consacrer à ses études en classes préparatoires. Pour que le projet soit durable, il fallait que je fasse changer de dimension le projet, et dépasser le stade du simple outil de repost d'annonces. J'ai décidé qu'avec mes fonds propres et mon expertise, je procéderai moi-même à l'achat-revente de sneakers en y intégrant une marge dédiée à la croissance du projet.
Je me retrouvais alors à devoir acheter une paire, puis deux, puis trois et en quelques jours ma chambre en était remplie. N'ayant pas les fonds nécessaires pour recruter, je m'occupais de tout ! Pour chaque transaction, je devais trouver l'annonce ou la vente privée, gérer le marketing, stocker les chaussures et gérer la livraison. Je vendais alors jusqu'à une dizaine de paires par semaine !
« Vu l'ampleur que prenait cette aventure, j'éprouvais de plus en plus de plaisir »
En janvier 2018, suite à l'engouement autour du projet, je me suis déclaré micro-entrepreneur et j'ai développé en parallèle du compte Instagram un site e-commerce de revente de sneakers. Deux mois plus tard, 20.000 personnes étaient abonnées au compte. Je ne réalisais pas qu'en un an, à partir d'une simple idée de lycéen je parviendrai à fédérer autant autour de mon projet.
Peinant à dissocier vie privée et vie professionnelle, je travaillais constamment, que ce soit pour les études où mon entreprise. Grâce à mon DUT, j'ai appris des notions de comptabilité, de droit et de gestion. J'ai terminé le DUT en juin 2019 pour intégrer en septembre l'école de commerce Toulouse Business School.
Vu l'ampleur que prenait cette aventure, j'éprouvais de plus en plus de plaisir. Elle m'a permis de découvrir des milieux et des personnalités que je n'aurai jamais connues autrement. Par exemple, des joueurs du clubde football de l'OGC Nice me contactaient sur les réseaux pour leur livrer des sneakers.
«Je voulais montrer qu'on pouvait réussir en empruntant des chemins sinueux »
Malgré de nombreuses sollicitations auprès de l'école, je n'ai bénéficié d'aucun aménagement de mon emploi du temps. Redoublant alors d'attention pendant les cours je gérais tout en même temps : SAV, mails, réseaux sociaux et à 16 heures une fois les cours terminés je traitais les commandes des clients et m'occupais du catalogue produit, du marketing, du référencement, et des collaborations. Un programme extrêmement dur à suivre.
Beaucoup ont alors remis en question le fait de me lancer seul, aussi jeune et sans expérience dans un projet aussi ambitieux. J'entendais à longueur de journée qu'il fallait rester dans les codes : « Finis tes études avant de te lancer dans la vie active ». Malgré tout, ces remarques ne n'ont pas freiné mon envie d'entreprendre, au contraire ! Encore plus déterminé, je voulais montrer qu'on pouvait réussir en empruntant des chemins sinueux.
C'est en mars 2020, au moment du premier confinement que mon projet a pris une toute autre envergure. Ne pouvant plus acheter en magasin, les gens ne commandaient plus qu'en ligne. Les commandes affluaient, ça devenait fou !
Avec plus de 110.000 abonnés sur les réseaux, j'ai commencé à recruter : un CDI et deux alternants. Les partenariats avec des marques et des influenceurs de la télé-réalité se sont alors multipliés et en juin 2021, nous avons eu nos premiers locaux, à Nice.
Aujourd'hui en année de césure pour me consacrer à temps plein à mon entreprise, je suis heureux de pouvoir allier travail et passion. Du haut de nos 175.000 followers, nous expédions actuellement des milliers de commandes chaque année à travers le monde. Désormais entouré de quatre collaborateurs, la boîte a une croissance exponentielle avec pour objectif de devenir la référence en matière de revente de sneakers rares en Europe."
Propos recueillis par Illan Knafou
Les Echos
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