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Maya Noël : de la finance au sommet de la tech
Maya NOËL (TBS Education 2012) n’aime ni les étiquettes ni les intitulés de poste, son métier, c'est de partir d’une idée, rendre le projet concret et l’emmener le plus loin possible en s’entourant des bonnes personnes.
Après la validation d'un master en finance, elle s'oriente dans le domaine de la tech et des start-ups.
D'intrapreneuse à entrepreneuse puis Directrice Générale de France Digitale, sa carrière s’est construite autour de rencontres.
Quel est votre parcours professionnel et comment êtes-vous arrivé au poste de directrice générale de France Digitale ?
À la suite de différents stages en finance chez des corporates puis à la direction générale d’une PME du prêt à porter de luxe, j’ai compris que j’étais plutôt faite pour travailler dans une structure de petite taille, proche de la direction, et que le secteur importait tout autant pour moi que la fonction occupée. Par ailleurs, je me suis rendue compte que malgré mon diplôme d’école de commerce je n’avais encore été suffisamment confrontée à des situations de ventes et qu’il fallait absolument que j’apprenne à faire de la prospection si je souhaitais un jour monter ma propre entreprise. Forte de ce constat, et grâce au réseau, j’ai rejoint le cabinet de recrutement Mobiskill, créé par un alumni TBS, en tant que première salariée. Au-delà d’aider au développement commercial de la structure, mon quotidien consistait à matcher des entreprises, des projets avec des candidats.
Deux ans plus tard, j’ai lancé ma boîte. À la frontière entre l’entrepreneuriat et l’intrapreneuriat, je me suis associée avec les fondateurs de Mobiskill et un ingénieur que j’avais recruté au sein d’une scale-up, pour créer YBorder. Une plateforme qui permettait de faire du matching entre des postes vacants et des candidats localisés partout en Europe. L’humain et la mise en relation restait mon quotidien, et ayant grandi dans une famille d’entrepreneurs, j’ai toujours eu envie de me lancer à mon tour. L’occasion était rêvée.
Créer YBorder, était pour moi comme une évidence. Je connaissais les principales problématiques et les besoins du marché de l’emploi dans la tech.
Finalement, j’ai vécu quatre très belles années qui m’ont permis d’enlever certaines barrières psychologiques, d’expérimenter les hauts et les bas de la vie entrepreneuriale, et de développer de nombreuses compétences.
“C’est important de se lancer même si tout n’est pas parfait car c’est en faisant que l’on apprend. Si tu es motivé et que tu crois en ton idée, lance-toi et donne-toi les moyens d’aller jusqu’au bout. Quand on veut, on peut.”
En parallèle, l'essence même de mon métier ainsi que mon engagement associatif au sein de StartHer (association aujourd’hui connue sous le nom de Sista) m’a permis de continuer à développer mon réseau et à faire des rencontres qui ont grandement influencé le cours de ma carrière sans que ce soit nécessairement voulu. Je crois beaucoup au concept de sérendipité !
“C’est en développant son réseau et en créant des connexions que l’on provoque des opportunités.” Dans le cadre des actions de YBorder, j’ai adhéré à l’association France Digitale en 2017 pour militer pour la création d’un visa simplifié pour les développeurs étrangers (bataille gagnée en 2019 avec la création du Visa French Tech). À cette époque je n’aurais à aucun moment imaginé travailler pour cette association ni même en prendre la tête.
Le hasard des choses a fait que j’ai rencontré Frédéric Mazzella (fondateur de Blablacar) qui avait lancé à l’époque l’initiative “Reviens-Léon” ayant pour vocation de promouvoir l’écosystème Tech Français à l’international, et de donner envie aux ingénieurs et entrepreneurs tech français expatriés de revenir à la maison (référence à la pub Panzani des années 80). Ce projet avait beaucoup de similitudes avec YBorder, et nous étions très alignés dans notre vision de l’innovation et de la place à prendre pour la France et l’Europe. Suite à cela il a pris la présidence de France Digitale et m’a proposé d’intégrer l’équipe de permanents pour emmener l’initiative un cran plus loin et professionnaliser l’asso. J’y ai donc fait mes débuts en 2019 et ai repris la direction en 2021 après être passée par différents postes.
Pouvez-vous nous expliquer vos missions ?
France Digitale se bat depuis 2012 pour voir émerger des champions de l'innovation en Europe. Nous sommes à la fois un réseau professionnel et un lobby d’éducation qui fédère et défend les intérêts de tout l’écosystème français des startups, scale-ups et fonds d'investissement en capital risque.
Concrètement nous créons des ponts et des opportunités de business entre tous les acteurs de l’innovation qu’ils soient grands groupes, décideurs publics, investisseurs, entrepreneurs ou salariés des startups et scale-ups. Nous faisons gagner du temps aux entrepreneurs grâce au partage d’expériences, de bonnes pratiques et des meilleurs outils. Et enfin, nous lançons des campagnes de sensibilisation auprès des politiques et du grand public.
En tant que Directrice de l’association, je suis en contact permanent avec nos 20 administrateurs élus et je gère une équipe de 25 permanents, mais surtout je continue d’exercer le même métier qu’à mes débuts, à savoir mettre en relation les bonnes personnes afin que tout s’aligne et que des opportunités émergent.
Quels ont été les principaux défis que vous avez rencontrés ?
En tant qu’entrepreneuse et qu’intrapreneuse, j’ai appris que rien n'était une science exacte. J'ai fait face à des échecs comme des succès et cela n’a pas toujours été facile à gérer. Entre la prise de risque, les différents acteurs engagés, le résultat attendu puis obtenu, j’ai appris à prendre du recul, gérer les montagnes russes émotionnelles et me détacher de certaines émotions pour savoir garder le cap.
Comment TBS Education a-t-il été un levier dans votre carrière ?
TBS Education m’a aidé de plusieurs manières. Les études supérieures représentent un moment clé dans la construction de sa personnalité, et je pense que c’est en grande partie grâce à TBS que j’ai pu développer une forte confiance en moi. Grâce à la vie associative j’ai appris à travailler en équipe, à gérer des projets d’une certaine ampleur (week-end d’inté, week-end au ski, etc.), et surtout j’y ai rencontré de vrais amis qui forment aujourd'hui un cercle de proches sur qui m’appuyer et qui contribue fortement à mon équilibre personnel. Et puis je l’ai déjà dit mais j’ai quand même décroché mon premier CDI grâce au réseau Alumni TBS Education.
Pour résumer, TBS m’a appris à construire et à développer mon réseau, une compétence clé que je ne cesse d’utiliser au quotidien.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes voulant faire/s’orienter en ?
Je dirais qu’il ne faut pas avoir peur de sortir du cadre, et surtout qu’il faut oser provoquer des rencontres professionnelles car c’est à travers celles-ci qu’on s’ouvre de nouveaux horizons.
“Ayez de l’audace, osez le changement, donnez-vous les moyens d’aller jusqu’au bout de vos idées ! “
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