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Nos Parcours Incroyables : Geneviève CAZES-VALETTE (TBS 1977)
Geneviève Cazes-Valette, une prof pas comme les autres : docteur en Anthropologie et Ethnologie, spécialisée dans le marketing B2C, l’anthropologie de l’alimentation et plus spécifiquement le rapport à la viande, alumni au grand cœur….
Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?
Récemment retraitée du beau métier de prof de marketing à TBS, ma vie est placée sous le signe du hasard et de la chance. Des opportunités se sont présentées, je les ai saisies avec un principe constant : il y a toujours du bon à prendre, et aucun intérêt à vivre de regrets.
Pourquoi avez-vous choisi Toulouse, et TBS, pour suivre vos études?
Au départ, je voulais étudier l’archéologie, la civilisation aztèque. Mais j’avais 16 ans et demi en juin 1973 donc mineure et mon père en a décidé autrement. Je me suis retrouvée en prépa à Rodez, ne sachant pas très bien à quoi je me préparais. Un an plus tard j’étais admise à Toulouse et Montpellier. Un an ça suffit, pas question de carrer et Toulouse était plus accessible par train depuis mon Aveyron, donc va pour Toulouse, ce que je ne regrette pas.
Pouvez-vous nous parler de votre parcours étudiant à TBS ? Avez-vous des anecdotes de promo à partager ? (Associations étudiantes, projets, professeurs…)
74-77, 3 ans de très bons souvenirs de ma vie étudiante, à l’Ecole et ailleurs dans Toulouse.
Côté non académique d’abord. La Cave, l’Institution de Toulouse, juste sous le resto U. Le seul endroit de la ville qui se transformait en boîte de nuit de 12 à 14H et où on devait refuser du monde à l’entrée. J’ai fait partie de l’équipe en 2ème année, on y allait même en dehors des heures d’ouverture pour danser, aussi bien des rocks endiablés que la valse ou le tango. Ou écouter les concerts privés de jazz de Jean-Luc Guiraud et quelques complices. Le quartier de la Dalbade aussi, avec le marché des Carmes, les petits bistros (le Matin et le Bonaparte) où j’ai passé des heures à me perfectionner au tarot et à la belotte coinchée.
Côté académique, pas d’enthousiasme particulier, sauf pour le marketing, qui se rapprochait à mes yeux des sciences sociales. Mais la formation était à l’époque très légère, d’où l’idée, sur les conseils avisés de Max Cluseau, le directeur de l’époque, d’aller approfondir la question outre-Atlantique. J’ai donc travaillé un an en free-lance dans divers cabinets d’étude en marketing pour me payer le voyage et le séjour puis passé 1 an et demi au Québec en MSc en Marketing.
Qui êtes-vous aujourd’hui ?
Dans quelle optique êtes-vous entré(e)s dans la vie active après le diplôme ? Quelles étaient vos motivations ?
Aucune motivation pour entrer dans une entreprise où l’idée de soumission à la hiérarchie ne me faisait pas rêver. Plutôt tournée vers les études et la recherche, et l’autonomie.
Opportunité : un prof de l’Ecole me dit qu’il va démissionner et que je peux postuler à sa place. Retour du Québec donc, embauchée à mi-temps en janvier 80 comme Assistante en Marketing. Et, toujours la chance, association avec d’autres profs de l’Ecole pour créer un cabinet de conseil dans lequel je travaillerai à mi-temps pendant dix ans avant de me recentrer à plein temps sur mon métier de prof.
Année 95 : envie de stimulation intellectuelle d’où inscription en DEA d’Anthropologie à l’EHESS. Mars 96 : crise de la vache folle. Opportunité qui me mettra sur le chemin de la thèse sur le rapport à la viande chez le mangeur français contemporain.
Quelle est votre situation actuelle ?
A la retraite depuis Janvier 2019
Pourquoi avoir choisi ce métier, ce projet ?
J’ai très vite aimé le contact avec les étudiants et a possibilité de les voir « grandir », se révéler, trouver une voie, évidemment surtout si c’était en marketing grande conso et, encore mieux, en agroalimentaire. Mais en fait non, les voir trouver leur voie me faisait toujours plaisir, même si (je l’ai connu) c’était pour abandonner l’école et rentrer dans l’armée, dans les ordres ou se mettre au théâtre…
A partir de quel moment avez-vous su que cette voie était faite pour vous ?
Très vite, dès ma première année d’enseignement. Mais je ne me sentais pas suffisamment légitime sans un contact avec les entreprises, d’où les dix ans passés à cheval entre l’enseignement et les études et le conseil. Mais quand il a fallu choisir entre les deux, je n’ai pas eu d’hésitation, c’était l’enseignement.
Comment êtes-vous arrivé(e)s où vous en êtes aujourd’hui dans votre carrière professionnelle ? (Les grandes étapes à prendre en compte)
Pour arriver à la retraite, j’ai juste eu à vieillir. Et ça se produit finalement très vite quand on ne s’ennuie pas au boulot.
Plus sérieusement je suis actuellement professeur émérite et j’en suis très fière car cela signifie que l’école me reconnaît comme ayant contribué à son rayonnement et pouvant encore le faire. Je continue d’ailleurs toujours la recherche sur la consommation (ou non) de viande en France. Un sujet devenu à la mode alors qu’il paraissait totalement incongru quand j’ai commencé à m’y intéresser en 1996…
Que vous ont apporté vos études dans cette réalisation personnelle et/ou professionnelle ?
Tout puisque sans elles je n’aurais jamais pu enseigner dans une école de gestion, a fortiori la mienne. Et que ce soit au niveau personnel ou professionnel puisque nombre de mes amis sont des anciens camarades de promo et surtout des anciens élèves.
Où vous voyez-vous dans dix ans ?
J’espère pas encore au cimetière…
Comment vous positionnez-vous dans le réseau des alumni ?
Comment le réseau alumni a-t-il été un appui pour vous ?
Dans mes recherches de stages et de postes à pourvoir pour mes étudiants, d’intervenants de haut niveau dans les programmes professionnalisants, j’ai toujours pu compter sur le réseau. Mais c’est surtout parce que je me suis attachée à l’entretenir en restant en contact avec mes anciens étudiants. Et qu’ils savaient bien que ce n’était pas seulement pour les « taper » mais parce que leur devenir professionnel et personnel m’intéressait.
Comment recommanderiez-vous son utilisation ?
Déjà je dirais (je disais) aux étudiants que leurs 3 ans d’études sont une occasion de se constituer un réseau pour le long terme (ou de se griller auprès de ses camarades…). Ensuite je recommanderais à tous, étudiants et Alumni d’explorer l’annuaire qui est une vraie mine de renseignements sur les types de postes, les entreprises, les pays de résidence… Ne pas hésiter à demander ces renseignements aux alumni, et pas seulement des pistons pour un stage ou un poste. Et, bien sûr, pour que tout ça marche, actualiser soi-même son profil…
Quels conseils donneriez-vous aux alumni de TBS, étudiants ou diplômés ?
Faites-vous plaisir : on passe plus de temps éveillé au travail qu’avec sa famille ou ses amis alors ne choisissez pas un travail pour le salaire mais pour la fierté qu’il apporte chaque jour et qui restera lorsque, à la retraite, vous repenserez à ce que vous avez pu laisser comme trace.
Enfin, acceptez-vous que les alumni vous contactent directement, s'ils sont intéressés par votre parcours ?
Bien sûr, par mon parcours ou par mes conseils et mon carnet d’adresses d’alumni…
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