Retour au numéro
Vue 421 fois
15 octobre 2021

Les crises du passé peuvent-elles nous donner des clefs pour surmonter celle que nous vivons ?

Publié par Pierre SOULOUMIAC (TBS PROGRAMME GRANDE ECOLE, 1988) | N° 103 - Oui, il y a bien un monde après la Covid !

 Introduction 
Sylvain Bourjade,
Enseignant chercheur. Responsable du laboratoire finance, économie et économétrie à TBS






Les crises économiques et financières nous touchent régulièrement depuis les 40 dernières années et nous ont permis de constater que l’économie était très résiliente. Ces crises créent souvent les conditions d’une revitalisation des activités avec des secteurs qui disparaissent ou se réinventent et d’autres qui naissent. Les naissances sont les fruits de l’innovation dans le cadre de nouvelles contraintes comme la transition écologique ou de gaps technologiques forts comme, en ce moment, la digitalisation de la société. Actuellement les secteurs du digital comme la fintech ou la biotech associés à l’intelligence artificielle s’en sortent très bien. Nous allons donc probablement observer un renouveau de l’économie avec l’émergence de nouveaux leaders. Ces métiers, déjà en pointe avant la crise sanitaire vont continuer à générer de l’emploi mais les besoins d’innovation vont également être déterminants pour la sortie d’une crise qui se distingue des précédentes par sa nature. En effet il s’agit d’une crise sanitaire et environnementale mondiale très différente des épisodes de crise financière, bancaire, pétrolière ou immobilière qui ont affecté notre économie dans les dernières décennies.

Ces besoins d’innovation vont devoir être financés. Dans ce domaine, le capital risque, le private equity et les activités de financement et d’analyse pour l’investissement dans les entreprises de nouvelles technologies joueront un rôle déterminant. Finalement la crise a accentué la mutation de l’économie qui était déjà à l’œuvre avec des tendances de fond dans la digitalisation, l’exploitation des data, les activités on-line. Ainsi les fonds d’investissement vont-ils être dirigés vers ces nouveaux secteurs déjà émergents autour de la digitalisation et de l’environnement et les activités plus durables et soutenables.


En région toulousaine l’industrie aéronautique a bien entendu souffert de l’arrêt brutal des transports en raison du coronavirus. Mais si l’on se reporte à la dérégulation du secteur qui est intervenue après la crise pétrolière et a généré l’arrivée de nombreuses nouvelles compagnies aériennes, cette révolution avait permis à de nouveaux publics d’accéder au transport aérien. De même la crise du transport aérien de 2001 à la suite des attentats du World Trade Center a précédé l’arrivée des compagnie low cost. Aujourd’hui on observe encore une nouvelle étape du développement de l’aéronautique vers un modèle plus vert et plus durable ayant recours à de nouveaux carburants comme par exemple la filière hydrogène, bio fuel ou l’avion électrique. De nombreuses entreprises innovantes, comme la filiale d’Airbus Upnext, travaillent sur ces développements en France et à l’étranger. Ces nouvelles technologies seront certainement développées plus vite en raison de la crise et deviendront sources d’emploi dans le secteur.


C’est donc bien l’ambition de TBS de former les futurs entrepreneurs qui pourront accompagner ces transitions avec les codes de l’innovation et de l’audace. Au-delà de ce challenge pédagogique, l’école met également un point d’honneur à montrer la voie et à faire la démonstration de sa propre plasticité et de ses capacités d’adaptation en créant un centre d’excellence dans le secteur de l’aéronautique et du spatial. La démarche s’articule autour de trois axes forts :

  • Recherche et innovation : l’industrie aéronautique du futur, plus durable avec le bio fuel, l’hydrogène dans toute ses complexités de déploiement (Production verte, transport et stockage, supply chain, sécurisation du stockage embarqué…);

  • Pédagogie : une spécialisation aéronautique sera désormais proposée dans tous les parcours du groupe;

  • Partenariat : en association avec l’INP, Toulouse TBS a remporté un financement Européen et Régional pour travailler sur la supply-chain de la filière hydrogène.

 


Breaking news

Dans la même dynamique TBS vient d’annoncer la création de l’Institute for sustainable aviation en coopération avec toutes les institutions régionales qui travaillent sur des thématiques aéronautiques à visées développement durable : Supaero, Enac, TSE, Ecole de la météo et CERFACS. C’est une initiative extrêmement prometteuse qui a l’ambition de créer un centre d’expertise de référence mondiale.

D’ores et déjà des articles de recherche sur l’impact du leasing sur la performance des compagnies aériennes ont été publiés et cette initiative est de nature à conforter le positionnement international de TBS sur l’innovation au service d’une économie soutenable.

 



Auteur

Pierre SOULOUMIAC (TBS PROGRAMME GRANDE ECOLE, 1988)

Articles du numéro

Commentaires

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.