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20 novembre 2024

Créer des synergies entre le monde de l'entreprise et la nouvelle génération

Théo BOUSQUET (TBS Education 2026)

Théo est en master à TBS Education. Il sera diplômé en 2026. Vice-président de Escadrille Toulouse Junior Conseil, la JE de TBS Education, il y a mené entre juin 2023 et avril 2024 une vaste et très complète enquête pour le MEDEF 31 et le COMEX 40 sur les attentes des étudiants vis-à-vis de l’emploi et des entreprises, à l’échelle de l’Occitanie. Un sujet qui l’a passionné et pour lequel il s’est investi au-delà des attentes du donneur d‘ordre. Si bien qu’avec son binôme Martin Pain — alors président de la JE — il vient de créer La Place, un cabinet conseil spécialisé dans l’accompagnement des entreprises sur leurs problématiques d’attractivité, de recrutement et de fidélisation auprès des jeunes générations. Rencontre avec un jeune homme aussi inventif que déterminé. 

Racontez-nous comment s’est déroulée cette prestation pour le MEDEF 31 

 

Quand nous sommes arrivés à la JE, notre volonté était de développer son ancrage territorial en nous appuyant sur des réseaux puissants comme le MEDEF ou la French Tech.  

Cette mission pour le MEDEF a été une superbe opportunité de montrer tout ce que nous étions capables de faire. Nous avons préconisé, au-delà du cahier des charges initial, une étude très complète associant une analyse quantitative à un volet qualitatif qui comprenait des entretiens semi-directifs et des focus group. 

Qui avez-vous interrogé ? 

Notre échantillon était composé de 1200 personnes de 18 à 35 ans avec des profils très diversifiés allant du CFA aux masters de l’université en passant par des personnes en CDD et en CDI. Pour la phase qualitative, la véritable innovation de notre prestation a été notre choix d’organiser de véritables plénières au cours de notre accompagnement. Pour cela, nous avons eu le soutien de Harmonie Mutuelle qui nous a accueillis et que je remercie. 

Nous avons présenté l’étude et ses résultats aux entreprises et dirigeants invités ainsi qu’à 50 étudiants sélectionnés. Ensuite, nous avons organisé des ateliers. Ce qui était passionnant, c’est que non seulement nous avons réalisé une étude présentant de réelles données et attentes de la jeune génération mais nous avons aussi permis de vraies rencontres et une vraie écoute entre ces deux publics qui, au fond, ont besoin l’un de l’autre, ne se rencontrent pas si facilement qu’il le faudrait et ont besoin de mieux se comprendre. 

"Nous avons aussi permis de vraies rencontres et une vraie écoute entre ces deux publics"

Et qu’est-ce que vous retiendrez de toutes ces phases de travail ? 

Ces échanges et ces verbatim ont vraiment fait surgir des commentaires et des arguments de valeur. Les entreprises, pendant la plénière, ont évalué l’étude et l’ont commentée. La toute première constatation, c’est que pour mettre en marche une marque employeur capable de recruter les talents qu’elle recherche — ce qui est difficile en ce moment — un vrai travail doit être fait en entreprise. Par exemple, dans la maîtrise des outils de communication vers ces publics, l’enquête a confirmé que leur activité sur  

LinkedIn était vraiment stratégique. Elles le font bien sûr, mais pour nombre d’entre elles, certainement pas assez. Sur la notion de hiérarchie, les résultats et les échanges invitent à repenser le rôle du manager, mais aussi la nature du lien qu’il doit entretenir avec les nouvelles générations. Les jeunes diplômés attendent d’eux de la bienveillance d’une part et la capacité à les faire monter en compétence d’autre part. 

Ils expriment des attentes fortes de prises de responsabilités et de reconnaissance de ce qu’ils sont et font pour l’organisation. Et ce, même quand ils sont encore étudiants. Ils sont aussi assez concrets : on s’implique aussi pour voir le fruit de son travail. Pas question de se laisser noyer dans l’organisation. Enfin, il ne faut pas croire qu’il y ait des attentes uniformes : certains aiment la pression au travail, c’est ce qui les fait vibrer. D’autres — 71% d’entre eux quand même — mettent en avant l’équilibre vie pro-vie perso. Ce que j’ai ressenti en vivant ces échanges en direct, c’est que nous sommes arrivés à un vrai tournant et que créer des synergies entre le monde de l’entreprise et la nouvelle génération, c’est contribuer au bien-être de la jeunesse et à la performance de l’entreprise. Les entreprises ont des choix et des choses à faire pour bien aborder et réussir ce virage. 

"Repenser le rôle du manager, mais aussi la nature du lien qu’il doit entretenir avec les nouvelles générations."

Et l’entrepreneuriat, qu’on peut aussi imaginer être une substitution au salariat, comment est-ce perçu par ces générations ? 

L’entrepreneuriat bénéficie de beaucoup de promotions sur les médias sociaux. Les prix, les bourses se multiplient, offrant aux jeunes des opportunités pour se lancer. Tout cet écosystème est favorable à la prise d'initiatives. L’entrepreneuriat bénéficie de beaucoup de promotions sur les médias sociaux. Les prix, les bourses se multiplient, offrant aux jeunes des opportunités pour se lancer. Tout cet écosystème est favorable à la prise d'initiatives. Et au-delà des moyens, il y a aussi ce besoin d'autonomie, ce désir de liberté. Les jeunes veulent réussir par eux-mêmes, prendre leur destin en main. Néanmoins je reste persuadé que cette jeunesse qui entreprend manque de repères, elle a besoin d’être accompagnée et cela passe notamment par le dialogue avec les entrepreneurs, chefs d’entreprises expérimentés de son territoire. 

C’est pourquoi au sein de La Place nous avons construit une deuxième branche : La Place Entrepreneuriat, qui est un réseau d'affaires innovant qui met en relation les jeunes entrepreneurs avec des entrepreneurs plus expérimentés, pour leur permettre d’étendre leur réseau et développer plus aisément leur projet. 

"Nous nous sommes rendu compte que le tout-digital ne pouvait pas répondre à tous les besoins de la marque employeur."

Vous Théo, vous venez de créer votre entreprise « La Place ». Vous pouvez nous raconter ? 

C’est en réalisant cette étude pour le Medef que nous avons eu le déclic. Nous nous sommes rendu compte que le tout-digital ne pouvait pas répondre à tous les besoins de la marque employeur. Qu’il fallait aussi provoquer des rencontres, travailler sur l’humain, entre humains ! Notre pari avec La Place, c’est de permettre au monde professionnel une meilleure compréhension de cette nouvelle génération. L’idée est de travailler aux côtés du dirigeant, de l’accompagner pour que son entreprise devienne attractive auprès de son public cible en proposant non pas des postes mais des carrières et cela au travers d’une double expertise : conseil et événementiel.  

La Place est devenue La Place Group, structuré autour de 2 Business Units : La Place Conseil et La Place Entrepreneuriat. Avec toute l'équipe, on compte bien repenser l’entreprise de demain, aujourd'hui !

Propos recueillis par Anne LAFONT (PGE, 1988)

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