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20 novembre 2024

Le bureau, une nouvelle destination ?

Stéphane ADNET (TBS Education 1997)

Au cœur d’une forme de révolution culturelle au travail, Stéphane nous parle de sa perception du « nouveau bureau » … Très agréablement reçu, après avoir réglé quelques soucis d’orientation, je comprends l’importance donnée ici à la notion de bureau… laissons-le nous expliquer ! 

Le bureau « lieu de destination », « hôtel de service », « hub relationnel » ? 

Stéphane pense qu’il ne s’agit pas d’une simple évolution cosmétique mais le témoignage d’un profond changement sociétal.  

Il ne faut pas tomber dans la caricature du bureau idéal ou l’employeur se transforme rait en concierge personnel ou endosserait le rôle de « happyness officer » : le bureau et l’entreprise doivent rester des lieux de travail mais sont aussi, tout simplement, des lieux de vie. Compte tenu du contexte du marché du travail et des suites de la crise pandémique, il faut les repenser comme des espaces de vie à part entière intégrant des notions de confort, de qualité de vie et de protection de la santé des salariés. 

"Le bureau « lieu de destination », « hôtel de service », « hub relationnel » ?"

Le bureau a cessé de n’être plus qu’un bureau  

C’est un lieu de sociabilisation d’expérience, symbole de la marque employeur, d’espaces de vie (sport, restauration, bien-être, rencontres et échanges). Aujourd’hui, souvent le travail se fait de manière asynchrone : matin gestion des mails chez soi, déjeuner dans un roof-top, après-midi kick-off meeting dans un espace collaboratif adapté et retour plus tôt avec détour pour récupérer les enfants… 

Face à ces changements d’usage, les grandes entreprises souhaitant réduire leur empreinte immobilière, rendre leurs bureaux plus attractifs, trouver de la souplesse dans leurs engagements contractuels relatifs à l’immobilier. C’est pour cela que l’opportunité historique induite par la crise pandémique à l’ensemble des offres flexibles (bureaux opérés, coworking, centre d’affaires…) s’est confirmé depuis 2021. Stéphane confirme que le bureau opéré connaît une croissance fulgurante et représente désormais 20% de l’offre sur la plateforme UBIQ avec une premiumisation du marché 

Pourquoi faire du bureau une destination ? Un enjeu RH… 

Acteur du lien social, le bureau est aussi un enjeu fort d’attractivité pour les salariés déjà employés mais aussi et surtout des futures recrues. La question RH est la question centrale. Compte tenu du nouveau rapport de force sur le marché du travail, il faut donner envie aux salariés de revenir au bureau, créer des espaces pour développer de l’appartenance et du lien social. Ainsi, les prestations qui sont développées dans les bureaux opérés et les espaces de coworking font entrer les codes de l’hôtellerie et de l’habitat dans les bureaux pour inciter les salariés à revenir sur site, retenir et attirer les talents, susciter de l’émotion. 

"Acteur du lien social, le bureau est aussi un enjeu fort d’attractivité pour les salariés." 

Va-t-on vers une individualisation de la relation au travail et à l’entreprise ? 

Compte tenu de la liberté donnée au salarié de se rendre sur son lieu de travail ou non, n’existe-t-il pas un risque de le voir se transformer en un client ou un consommateur comme les autres ? Stéphane ne croit pas au développement d’une tendance clientéliste mais pense plutôt à la capacité de l’entreprise à inventer une nouvelle relation au travail. Cependant, dans un contexte de baisse du chômage, les entreprises devront faire des efforts pour garder leurs talents d’autant que les sondages nous confirment que le travail à une place moindre dans la vie des français. Aujourd’hui, c’est davantage la notion de temps libre qui prend le dessus sur la quête d’un revenu supérieur et les entreprises devront en tenir compte. C’est à elles d’agir pour susciter l’attachement : développer une culture managériale, pratiquer la reconnaissance et le partage des valeurs, développer l’autonomie, accompagner les parcours et bien sûr accueillir les salariés dans des bureaux agréables, bien aménagés et confortables disposant d’une large offre de services un peu comme chez INSITU par exemple.  

À présent, le temps est venu de remercier Stéphane pour le temps qu’il m’a consacré et l’éclairage qu’il a porté sur le nouveau rapport du travail au bureau très intéressant pour les Alumni. 

Propos recueillis par Jean-Louis CAZES (PGE, 1983)

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