Romain Poite
TBS 2019
Intervenant en entreprise et conférencier, Arbitre Professionnel F.F.R.

On pourrait, bien évidemment, s’étonner de l’opportunité d’interroger un arbitre international de rugby sur les ressorts du leadership. Et pourtant ! Il suffit de passer une heure avec Romain Poite pour comprendre combien il met le collectif en avant dans un rôle qui est trop souvent perçu comme désespérément solitaire.   Alors Romain, comment devient-on leader sur une pelouse de Top 14 ? Je ne choisis pas mes collaborateurs donc je pars du postulat qu’ils sont compétents et que je dois travailler sur la cohésion d’équipe, donc sur la dimension humaine qui nous rapprochera. Le leader doit être tout d’abord exemplaire dans sa dimension pour être le catalyseur et l’activateur de liens qui permet l’activité communautaire. Il faut être inspirant plus qu’autoritaire. Ce n’est pas dans les stages que cela se passe mais avant le match !

Quel comportement privilégies-tu quand tu entres sur la pelouse ?

Naturellement, je parlerai plus d’être un accompagnant à la performance en rappelant le cadre, en évitant l’adversité tout en faisant comprendre les choses ou les comportements fautifs.

Comment peut-on améliorer ses performances pour assumer le leadership ?

Ce qui est intéressant dans un leadership pour un collectif, c’est l’anticipation de scénarios mais surtout la remise en question pour se développer; Je participe avec mes collègues arbitres de Pro D2 et de Top 14 à des stages où nous mettons en scène les situations difficiles et où l’expérience et la capacité d’adaptation permettent de mieux évaluer certains faits de jeu. En fait, on essaye d’aller chercher le négatif pour le réfléchir. « On ne résout pas un problème en l’évitant mais en le traversant ».

Peux-tu nous dire un mot de ta formation à TBS Education ?

Mon passage à TBS Education m’a permis de me développer dans les situations managériales et d’apprécier combien le rôle de manager en entreprise et comme arbitre sur le terrain est somme toute assez comparable.

Je tiens ici à remercier particulièrement Romain Poite qui par son empathie, son sens évident de la pédagogie, m’a fait regretter des années après mon manque de courtoisie envers le corps arbitral.