Retour au numéro
Vue 235 fois
08 août 2023

Rendre possible un futur souhaitable

Publié par Pierre SOULOUMIAC (TBS Education 1988) | N° 105 - Entreprises et sobriété

Rendre possible un futur souhaitable

Benjamin COUTIERE [TBS Education 2005]

Fondateur de Bridgentu, activateur du changement

Avant de commencer sa carrière, plutôt orientée vers le digital, Benjamin a enrichi son cursus d’un double diplôme à Berlin en « Management de l’innovation ». Ses premiers pas chez IBM pour un stage consacré à l’innovation se poursuivent par son intégration dans une startup. Puis cette dernière est rachetée par Dell où Benjamin devient directeur de BU avant d’être embauché chez Google ! Bref, 15 années du parcours idéal, peut-être celui fantasmé par les postulants en école de commerce des années 2000 !

Paradoxalement, tous ces échelons gravis avec succès mènent Benjamin à plusieurs remises en question profondes. Cette course en avant permanente est-elle la seule façon de s’épanouir en entreprise ?

 

Au-delà du salaire, des responsabilités et des corbeilles de fruits, comment les organisations prennent-elles vraiment soin de leurs employés ?

 

Début 2019, Benjamin recherche d’autres modèles économiques tournés vers l’humain et une juste répartition de la valeur créée et il découvre l'Économie Sociale et Solidaire. 

Chemin faisant, l’acculturation à cette nouvelle façon d’appréhender les enjeux de société mène à la découverte des limites planétaires et de l’ampleur de la crise environnementale.

Benjamin quitte alors Google début 2020 et crée son entreprise Bridgentu quelques mois plus tard avec le souhait de pouvoir accompagner les transitions environnementales, sociales et économiques. Convaincu que c’est l’Humain qui y joue un rôle central, il décide aussi de se former au Coaching Professionnel pour accompagner les individus comme les organisations dans leurs désirs de changement.

 

la perception de la sobriété, jusqu’ici associée à une écologie austère voire punitive, évolue dans la société

 

Dans le même temps, la perception de la sobriété, jusqu’ici associée à une écologie austère voire punitive, évolue dans la société et devient l’un des marqueurs forts des actions menées par Benjamin auprès des entreprises, des dirigeants, des DRH, des responsables RSE ou des salariés…

 

Ainsi, avant que le Président Macron ne nous annonce récemment la fin de l’abondance, il avait évoqué le risque de retour au mode de vie des Amish, preuve que la révélation au plus grand nombre que notre planète n’est pas inépuisable est récente. Plus récente encore la notion de « Sobriété Heureuse » prônée par Pierre Rabhi ou de sobriété choisie font partie des axes d’accompagnements de Bridgentu.

 

La clef de la transformation est dans la prise de décision éclairée :

 

« l’être humain tend à faire librement les bons choix quand il a accès aux bonnes informations »

 

C’est là toute l’ambition de Benjamin : expliquer sans donner de leçon, donner les clefs pour faire comprendre les enjeux.

Il faut sensibiliser les responsables économiques dans une prospective de temps long, acculturer à de nouveaux raisonnements comme l’économie de la fonctionnalité, l’économie circulaire… former les décideurs actuels et futurs pour qu’ils fassent les bons choix tout de suite ou quand ils seront en responsabilité. Pour cela, Benjamin s’appuie sur plusieurs types d’ateliers pour permettre à chacun de comprendre les enjeux et trouver ses propres pistes d’actions, tels que la Fresque du Climat, la Fresque du Numérique ou l’Atelier 2 Tonnes. 


Il intervient dans les entreprises de toutes tailles pour sensibiliser aussi bien des équipes que des dirigeants. 

 

Par exemple, le déploiement de la Fresque du Climat auprès de 600 salariés du groupe ACCOR a permis de dégager une trentaine d’actions proposées par les collaborateurs et donc d’autant plus faciles à mettre en oeuvre (baisse de la température de chauffage, adoption de menus moins carnés à la cantine, révision de la politique de transports professionnels). 

 

2tonnes équivalent CO2e par an, c’est la quantité de gaz à effet de serre émise par personne dans un monde neutre en CO2.C'est aussi  l'objectif à atteindre d'ici à 2050 pour respecter les engagements de l'Accord de Paris : maintenir l'augmentation de la température mondiale à un niveau inférieur à 2 degrés.

 

 

L’idéal est de trouver le bon moment pour intervenir dans une organisation et d’enchainer sensibilisation, accompagnement des personnes et conseil en déploiement de bilans carbone ou de nouveaux projets alternatifs.
Car au-delà de ce travail d’évangélisation à la cause du climat, Benjamin souhaite de plus en plus peser concrètement sur des projets d'adaptation des entreprises de toutes tailles et des collectivités territoriales pour favoriser l’émergence de modèles durables et “rendre possible un futur souhaitable”.

« Nous avons tous un rôle à jouer ! Mon engagement est de chercher à accompagner avec bienveillance et efficacité les organisations et les personnes où qu’elles en soient dans leurs démarches de transition. » nous livre Benjamin…

 

 

Propos recueillis par Pierre SOULOUMIAC (TBS Education 1988)

 

Auteur

Pierre SOULOUMIAC (TBS Education 1988)

Articles du numéro

Commentaires

Aucun commentaire

Vous devez être connecté pour laisser un commentaire. Connectez-vous.