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20 novembre 2024

Comment engager la génération Z ?

Jennate Mdidech [TBS Education 2023]

Jennate a grandi et étudié à Rabat jusqu’en 2022. Très active dès ses 14 ans, notamment dans le bénévolat, elle s’est d’abord destinée à des études de pharmacie avant de changer de trajectoire en intégrant un Bachelor en sciences du management sur le campus de TBS Education à Casablanca. Elle est arrivée à Toulouse il y a deux ans pour terminer son cursus puis a poursuivi son parcours avec un Master de communication.

 

Recrutée chez Cosmopolis, la société d’exploitation des Halles de la cartoucherie à Toulouse, pour son alternance, elle participe à la gestion et à l’animation des espaces de travail au sein des Halles et du dispositif « Mon bureau près de chez moi » alternative au télétravail à domicile pour les salariés du secteur privé. Elle s’occupe également de la promotion B2B. Jennate est donc une observatrice attentive et pertinente du changement du rapport au travail qui est à l’œuvre dans les nouvelles générations.

« Il y a un gap entre les boomers et la génération Z, plus informée au travers des réseaux sociaux et plus engagée dans les transformations de la société en lien avec les enjeux sociétaux et environnementaux !» déclare-t-elle !

 

« Il y a un gap entre les boomers et la génération Z. »

 

Cet engagement se traduit notamment dans les choix de vie que privilégient les jeunes et particulièrement dans leurs choix de carrière et des entreprises qu’ils souhaitent intégrer. Au-delà du salaire, ils sont attentifs à rejoindre des organisations dont ils partagent les valeurs, où le management leur laisse une part d’autonomie, d’initiative, tout en reconnaissant leur capacité à apporter une contribution autonome à l’entreprise. Leur conception de la hiérarchie relève plus de l’accompagnement dans un épanouissement professionnel que d’un management vertical ou directif. Ces approches collaboratives des organisations se traduisent également par une appétence accrue pour les entreprises à taille humaine ou pour la création d’entreprise.

Jennate a d’ailleurs déjà connu une expérience entrepreneuriale en créant en 2020 à Rabat une agence de médias sociaux.Différents exemples de types de management « horizontaux », plus conformes aux aspirations de Jennate et de sa génération, sont évoqués comme par exemple Spotify, entreprise de quelques milliers de salariés·es qui a préservé une agilité de start-up grâce à son modèle organisationnel, [« The Spotify model is an autonomous, people-driven approach for scaling Agile»] ou encore le management observé dans les pays nordiques lors d’une précédente interview de Marion Ladier en Norvège (Master Innovation & 2008)…

Le Graal de sa génération : « Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée »

Parmi les éléments qui changent le rapport au travail Jennate cite, sans grande surprise, le nomadisme et les opportunités offertes par le travail à distance. Le télétravail peut notamment ouvrir des voies pour atteindre le Graal de sa génération : « Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée ». Travailler à l’étranger pendant plusieurs semaines comme le proposent certains grands groupes du numérique ou se construire une vie apaisée dans des villes moyennes où la qualité de vie est plus douce que dans les métropoles et propice à l’épanouissement de soi ou d’une famille.

« Dans cinq à dix ans je rêverais d’une vie à la campagne ou en bord de mer, un cadre propice à la déconnection qui me permette de me ressourcer et d’échapper à l’exigence de disponibilité permanente, omniprésente dans les grandes villes au rythme trépidant impulsé par les réseaux sociaux. »

Ainsi en opposition à la trajectoire toute tracée d’une carrière de boomer dans un grand groupe, la génération de Jennate aspire à un parcours personnalisé, nourri de différentes expériences dans des organisations inspirantes pour atteindre une plénitude tant dans sa vie professionnelle que dans sa vie privée.

 

« Il ne s’agit plus de réussir dans la vie mais de réussir sa vie ! »

 

Propos recueillis par Pierre Souloumiac (TBS Education 1988)

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